à bord de l'aimable1 à minuit. le 8e. aoust
Mon general
la longue et inutile léttre que J'ay eu L'honeur de vous écrire Ce matin, nétait que pour faire dire à mr. le general sullivan2 Ce que je craignais qu'il fut obligé de faire. Cest à dire que sa déscente nétait pas possible dimanche, & était Retardée Jusqu'à Lundy.... Je voulais étre autorisé par luy à vous en instruire plutôt, mais il se flatait, & ce n'est que ce soir qu'il à avoué l'impossibilité de sa descente, au jour que son dezir, plus que ses moyens avaient marqué.
Comme j'ay craint, que ce que j'avais tâché d'indiquer dans ma léttre, que Ce malheureux Retard, ne fut pas sufisant, &c que d'après les certitudes du general sullivan, contredites seulement par mes faites &c hazardées Conjectures, vous ne crusies tout arrangé, & y irassiés en conséquence... des que j'ay pû obtenir l'aver d'une impuissance qui le desde, pour le jour marqué ; jay courue à bord de L'aimable avec le col. Laurens,3 d'ou nous avons l’honeur de vous Rendre Compte au nom du general sullivan.—
"que les milices si assurées, ne sont arrivées qu'au nombre de 15 à 18 Cent..que les troupes Continentales de mr. de la fayete &c sullivan Réunées, ne vont pas au de la trois mille, &c qu'il est à craindre que le nombre des troupes au moment de la déscente ne soit pas plus de 5 mille.
Je suis peut etre bien osé, mon general, de vous avouer des craintes, que le jour de demain peut déméntir...mais larrivée des milices encore attendués est si incertaine, qu'il est probable que je ne seray que trop justifié dans mes Conjectures, par leurs delais, ou leur absence.—Neanemoins, quelle que puisse étre la force ou la faiblesse de nos troupes. les generaux sullivan & green4 sont déterminés à tentér la déscente a lundy matin.—le general green ne desespére pas, le general sullivan espére & Je partage sa Confiance ainsi que mr. Laurens.—
J'etais passé àbord de l'aimable pour y obtenir un bateau, venir vous, Rendre Compte, Reçevoir vos ordres, & Revenir à terre. cherchér de Nouvelles & plus satisfaisantes informations. mais mr. de St. Come m'a dit, le voyage & le Retour si long, que Craignant de perdre la matinée de demain, je me suis determiné de concert avec mr. le Col. Laurens "à Rétournér auprès du general sullivan Cette nuit. Reçevoir les Nouvelles de demain voir; déterminér irrévocablement les operations incertaines de l'armée américaine, & venir en hate dans le soir à Votre bord, vous Rendre Compte & Reçevoir vos ordres.—
toutes les troupes Continentales sont Renduës a yverton Rode iland, les gls sullivan & green sont quatre milles au dessous.—on ne manquera pas de bateaux...quelques compagnies independantes sont annoncées à la place des milices.—& leur Courage supleera au nombre.—J'ay le honeur détre [&c.]
Daignés pardonér mon general une lettre écrite à la hate; n'ayant pas les temps de l'abegér Je sollicite votre indulgence, pour le caractére & le stile.
[Translation]
My general on board the Aimable,1 at midnight 8th August
The long and useless letter that I had the honor of writing you this morning was only to have said to General Sullivan2 what I feared he was obliged to do. That is to say, that his descent was not possible Sunday and was delayed until Monday. I wanted to be authorized by him to inform you sooner, but he deceived himself and it was not until this evening that he acknowledged the impossibility of his descent on the day that his desire, rather than his means, had marked.
As I feared that my attempt to indicate in my letter this unfortunate delay was insufficient, and that after the pronouncements of General Sullivan, contradicted solely by my deeds and hazarded conjectures, you might believe all arranged, & would go there in consequence...since which I have been able to obtain from him the admission of inability to do it on the designated day, I have run on board the Aimable with Col. Laurens,3 from where we have the honor of reporting to you in the name of General Sullivan. —
“that the militias so assured have arrived only to the number of 15 to 18 hundred..that the Continental troops of M. de la Fayette and Sullivan united do not amount to three thousand, & that it is to be feared that the number of troops at the moment of descent may not be more than 5 thousand.
I have perhaps ventured well, my general, to avow to you some fears, that the day of tomorrow may deceive...but the arrival of the militias yet expected is so uncertain, that it is probable that I will be only too justified in my conjectures, by their delays and their absence.—Nevertheless, whatever may be the force or weakness of our troops, Generals Sullivan and Green4 are determined to attempt the descent on Monday morning.—General Green does not despair, General Sullivan hopes & I share his confidence, as does Mr. Laurens.—
I have passed on board the Aimable in order to obtain a boat to come to report to you, to receive your orders, & to return to land to seek news and more satisfactory information. But M. de St. Come has told me, the voyage and the return so long, that fearing I would miss tomorrow morning, I have decided in concert with Col. Laurens "to return close by General Sullivan tonight to receive the news of tomorrow to see, to determine irrevocably the uncertain operations of the American army, and hasten in the evening on board your ship to report to you and receive your orders.—
All the Continental troops have come to Tiverton, Rhode Island, Generals Sullivan and Green are four miles below. There is no lack of boats...a few independent companies are presented in the place of the —& their courage supplements their number. I have the honor to be [&c.]
Fleury