A La Martinique le 9 Janvier 1778
Monsieur
J'ai reçû la lettre que votre Excellence m'a fait l'honneur de m'ecrire, relativement à deux reclamations, dont l'une pour des pretendues prisonniers anglais que vous dites être détenues aux fers, dans nos prisons, apres l'avoir été à bord des batimens americains par lesquels ils ont été pris Je ne pue faire droit à une parielle reclamation qui porte à faux, puisqu'il n'existe et ne peut exister d'autres prisonniers anglais qui ceux qui le sont, ou par les decrets de la justice, conformement à nos loix, et Sur lesquels Je n'ai aucun droit, ou ceux qui le sont par mes ordres pour des faits de police et à l'egard desquels Je me ferai un plaisir d'user d'indulgence, d'après la recommandation de votre Excellence le porteur de votre lettre vous dira comme moi, que c'est Sans fondement qu'on vous a engagé aporter des parielles plaintes.
Vous me faites l'honneur de me renouvellés vos plaintes sur la protection que Je donne aux americains, ou rebelles comme vous voudrez les nommés, elle n'est autre aussi que J'ai eû l'honneur de vous le mander plusieurs fois, que celle que nous devons à tous les peuples et que le droit des gens nous empeche de leur refuser. J'ai fait connaitre a Me[ssrs.] les Gouverneurs anglais, lors de mon arrivés dans cette Colonie, les principles de conduite que Je tiendrais dans la Circonstance actuelle, conformament à ceux adoptés par ma Cour, et Je ne m'en suis pas écarté.
J'ai donné ordres au Gouverneurs de St Lucie de faire chercher le batiment que vous me marquez avoir été pris par les americains, et de faire droit à votre Excellence reclamation si ce batiment est découvert1
J'ai L'honneur d'etre avec une haute Estime et parfaite consideration, &a.
/Signed/
Le Marq: De Bouillie
[Translation]
At Martinique the 9 January 1778
Sir
I have received the letter your Excellency did me the honor of writing, concerning two claims, one of which was for the so-called English prisoners who, you say, are being held in irons, in our prisons, after having been held on board American ships by whom they had been seized. I cannot accede to such a claim, which is irrelevant, since there does not exist, and cannot exist any English prisoners other than those already being held, either by order of a court, in conformity with our laws, and over whom I have no jurisdiction, or those who are prisoners by my orders for police action, and with regard to whom it would be a pleasure for me to exercise leniency, according to your Excellency's recommendation, the bearer of your letter will tell you, as I would, that it is without foundation that you were encouraged to submit such claims.
You do me the honor of renewing your complaints regarding the protection I give the Americans, or rebels as you are wont to call them. It is no different from what I have had the honor of reporting to you several times, that it is the same protection we owe all people and which the law of nations prevents us from denying. I informed the English Governors, upon my arrival in this Colony, the principles of conduct that I would adhere to in this present situation, conforming to those adopted by my Court, and I have not deviated from them.
I have issued orders to the Governor of St. Lucia to have a search made for the ship you indicate to me has been seized by the Americans and to accede to your claim if this ship is found.1
I have The honor to be with high Esteem and perfect respect, &a.
/Signed/
The Marq: De Bouillie